Luis Arnal, né en 1947 au Venezuela, se rendit à Paris pour la première
fois à l’âge de vingt ans. Au cours des décennies suivantes, il
partagea son temps entre la capitale française et Caracas: ces deux
pôles, ces deux points d’ancrage furent l’un comme l’autre nécessaires
à sa création. Issu de la seconde génération des artistes cinétiques
sud-américains, Arnal fut influencé par certains de ses prédécesseurs,
notamment par l’œuvre de Jesus Rafael Soto. Les œuvres d’Arnal
s’inscrivent parfaitement dans ce mouvement riche, extrêmement
dynamique, qui s’est construit entre Paris et l’Amérique latine à
partir des années 1950.
Arnal classait lui-même son œuvre à la convergence du constructivisme
et du cinétisme. Son art se caractérise par un intérêt pour
l’expérimentation, mis en valeur par la rigueur de ses solutions
formelles. Luis Arnal basait son travail sur des éléments modulaires
déterminés à l’avance qui lui permettaient, par un jeu de répétitions,
de permutations, de subtils décalages, de développer ses expériences
visuelles. L’exigence de ces principes de composition est cependant
toujours contrebalancée par des recherches sur l’ombre et la lumière,
les variations de l’éclairage, les possibilités offertes par les
différents angles de vue et le rapport de l’œuvre au spectateur. Le
goût de l’artiste pour les couleurs vives, les verts, oranges, rouges
lumineux souligne également cet aspect ludique de sa démarche. Arnal,
grand amateur de musique, imprima également un remarquable sens du
rythme à ses œuvres. Ses formes de prédilection, éléments plastiques en
relief, lignes courbes dynamiques et cadencées, témoignent de la
dimension musicale de son approche artistique.
Au cours de sa carrière, Luis Arnal prit part à de nombreuses
expositions de groupe et salons internationaux en Amérique comme en
Europe. Des expositions particulières lui ont été dédiées à Paris,
Caracas, Cologne, Düsseldorf et Budapest.
Anne-Sophie Kovács, Musée des Beau Arts, Budapest - novembre 2012
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